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Demain, nous serons tous féministes.

· PAUSE REFLEXION

200 ans. 200 ans que le féminisme existe et bouscule les codes. 200 ans contre plusieurs milliers d’années d’existence humaine, primitive ou non d’ailleurs. Ça semble peu. Non, en fait ça l’est. Il faut dire qu’il en aura fallu du temps pour que l’intérêt féminin devienne général. Bercé par les bras de l’Oncle Sam, nourris par la cour anglaise et quelques conflits internationaux, le mouvement des femmes a secoué un à un les pays occidentaux pour ensuite rejoindre - doucement, mais sûrement - l’Orient. Il y a eu des batailles plus longues et douloureuses que d’autres, mais finalement chaque victoire aussi petite soit-elle a contribué à sa prospérité.

Bien sûr, le féminisme ne serait pas ce qu’il est sans ses superhéros : les soeurs Grimké, Emmeline Pankhurst, Marie Curie, les deux Simone (Veil et Beauvoir), les 343 salopes qui n’ont pas hésité à mouiller leur nom et leur famille, Valéry Giscard d’Estaing, Barack Obama, François Hollande, Meryl Streep, Marlène Schiappa… Des individus aux parcours et aux professions différentes, mais unis par un puissant désir de changement. Ensemble, ils ont combattu des ennemis aux visages disparates et ont marqué l’Histoire d’un grand F avec l’adoption de lois attendues et espérées de toutes, qu’il s’agisse du droit de vote ou bien de celui autorisant l’avortement. 200 ans, c’est long, mais pas assez encore.

A l’aube de 2018, nous savons d’ores et déjà que le chemin ne se fera pas sans embûche, mais contrairement aux années précédentes, j’ai le sentiment que la ligne d’arrivée approche. Pour être honnête, je dirais que ces douze derniers mois y sont certainement pour quelque chose. D’un côté l’élection présidentielle française, de l’autre une incroyable quantité de scandales politiques et médiatiques. Dans tout ça, une leçon en particulier a été retenue : celle de la transmission. Via les réseaux sociaux (#METOO ou #BALANCETONPORC), lors d’interviews ou de conférences de presse, les langues se sont enfin déliées. Désormais, on parle - sans crainte, sans censure, sans la moindre hésitation. Les bourreaux se retrouvent enfin sur le banc des accusés tandis qu’une nouvelle forme de féminisme voit le jour.

Un féminisme accessible, engageant et absolument pas genré. Alors demain, j’ai bon espoir que plus aucun féminicide ne restera impuni, que plus aucun viol ne se résumera à un règlement de compte tacite au commissariat, que plus aucun acte d’harcèlement ne sera tu. Demain, nous serons tous féministes. Que dis-je, nous serons tous humanistes, car finalement c’est bien de ça dont il est question. Aimer l’autre et le respecter, qu’importe son sexe.

Joanna Valdant